Intérêt du renforcement positif dans l’éducation du cheval

Pourquoi utiliser le renforcement positif avec mon cheval ?

Un cheval qui apprend sans stress, progresse dans la confiance, et tisse des liens harmonieux est le rêve de tout cavalier. C’est ce que promet le renforcement positif dans l’éducation du cheval. Fortement médiatisé depuis les années 90, il a d’abord été critiqué, puis soutenu par les résultats de la recherche scientifique. Comment fonctionne-t-il exactement ? Et comment l’appliquer sans erreurs ? Pour en comprendre les fondements, il est essentiel de s’intéresser aux conditionnements à l’œuvre dans l’apprentissage. Il apparaît ensuite clairement que le renforcement positif, contrairement à la punition, favorise la motivation, la mémorisation et le comportement du cheval au quotidien.

Deux types de conditionnement au service de l’éducation du cheval

Pour agir sur le comportement des animaux (chiens, dauphins, etc.), les dresseurs utilisent la technique du conditionnement. Mis en évidence par la célèbre expérience de Pavlov sur les chiens, il est également efficace avec les chevaux. En réalité, il existe deux types de conditionnements qui, combinés, facilitent leur éducation et leur apprentissage technique.

Adopter le conditionnement opérant

Avec le conditionnement opérant, le cheval associe une émotion agréable avec le comportement qu’il adopte.

Le renforcement positif est également très utile dans l’habituation aux soins vétérinaires.

Tous les cavaliers ne sont pas d’accord sur le type de récompense à délivrer. Certains se limitent aux félicitations verbales, d’autres caressent chaleureusement, et d’autres encore donnent des friandises. Du point de vue du cheval, les études ont établi que le plaisir réside surtout dans la récompense alimentaire, les caresses étant appréciées, mais sans plus.

Il est cependant important de signaler que des comportements néfastes, voire dangereux, peuvent apparaître avec le don systématique de friandises. C’est souvent la raison invoquée par les cavaliers rejettent ce type de renforcement. Une astuce existe pour pallier cet inconvénient majeur, et il consiste à mettre à profit le deuxième type de conditionnement, dit conditionnement classique.

Exploiter le conditionnement classique

L’objectif du conditionnement classique est que le cheval associe deux stimuli, pour que les émotions ressenties grâce à l’un, soit aussi éprouvées grâce à l’autre.

Par exemple, le plaisir de la consommation d’une friandise peut être associé à l’audition d’un mot particulier, ou d’un son, utilisés dans ce seul contexte.

Dans l’apprentissage du clicker, le cheval associe le son métallique du click avec une récompense donnée immédiatement après, puis avec un délai de plus en plus long. Finalement, le click lui procure une émotion positive par anticipation et au bout d’un certain temps, il peut totalement remplacer la friandise.

Cette méthode est particulièrement avantageuse dans la pratique montée, ou lorsque le cheval est loin (travail en longe ou en liberté). Attention cependant : pour que l’émotion positive perdure au seul stimulus auditif, il doit être régulièrement associé à la récompense réelle.

Comprendre la différence entre punition et renforcement

En matière d’éducation du cheval, il y a plusieurs écoles, celle de la punition et celle du renforcement. Nommés « positif » ou « négatif », il ne s’agit pas, dans ce contexte, d’un jugement moral, mais traduit un concept mathématique : le positif ajoute quelque chose, le négatif le soustrait.

La punition négative

La punition négative consiste à retirer quelque chose au bien-être du cheval, et vise à faire disparaître un comportement non souhaité.

Une punition négative utile serait par exemple de s’éloigner du cheval lorsque celui-ci gratte le sol pour réclamer de l’attention.

Cependant, lorsqu’un cavalier prive sa monture d’eau ou de nourriture après une mauvaise performance, il actionne la punition négative en espérant que le cheval fasse plus d’efforts à l’avenir afin d’éviter la sanction. Mais celui-ci est incapable de faire le lien entre les deux événements. La punition n’est absolument pas opérante et peut même dégrader la relation à l’humain.

La punition positive

La punition positive consiste à ajouter quelque chose de désagréable, comme les coups et les cris. Trop fréquemment utilisée dans le monde équestre, elle est source de peur et de frustration, et va jusqu’à réduire les capacités d’apprentissage du cheval.

Voici une liste de ses effets secondaires :

  • Moins de motivation à proposer de nouveaux comportements ;
  • Résignation acquise ;
  • Réactions de peur ancrée ;
  • Changement émotionnel ;
  • Perception négative de la personne qui punit ;
  • Déficits cognitifs ;
  • Troubles post-traumatiques liés au stress qui peuvent mener à l’agressivité.

À noter qu’il existe des cas d’urgence (morsures, écrasements, coup de pied) pour lesquels la punition négative s’avère efficace si elle est appliquée à l’instant même où le comportement se manifeste.

Le renforcement positif et renforcement négatif chez le cheval

À l’opposé de la punition qui se focalise sur la disparition des comportements non souhaités, le renforcement vise à encourager les réponses attendues :

  • Le renforcement négatif consiste à supprimer un stimulus désagréable lorsque la bonne réponse est donnée : par exemple, arrêt de l’action de jambe lorsque le cheval se porte en avant.
  • Le renforcement positif consiste à ajouter un stimulus agréable lorsque le comportement souhaité apparaît. Comme nous l’avons vu, cela peut être une caresse, le son du click (clicker training), une friandise, une parole gratifiante, etc.

La grande différence réside dans l’émotion générée : le renforcement positif crée de la motivation et du confort, tandis que le renforcement négatif joue sur l’évitement d’un inconfort. Bien utilisés, ces deux outils sont complémentaires, mais le renforcement positif favorise une ambiance d’apprentissage détendue, idéale pour développer la confiance et la curiosité.

Obtenir les réponses attendues dans une atmosphère de confiance

La manière dont un cheval apprend influence sa motivation, sa compréhension, et surtout la qualité de la relation qu’il entretient avec l’humain. Travailler dans la confiance plutôt que dans la contrainte est beaucoup plus efficace dans l’apprentissage et la mémorisation des exercices. Ces conditions participent aussi au développement d’un mental sain et positif, ouvert à la nouveauté.

Lorsque le cheval est puni trop brutalement ou confronté à des sanctions sévères (punition positive), ses capacités cognitives s’effondrent : le stress bloque l’accès à la mémoire, déclenche des réactions de fuite ou de défense, et compromet la relation. Mal ajusté (stimulus trop intense, incohérent, relâché trop tardivement), le renforcement négatif peut, lui aussi, engendrer confusion, passivité ou agressivité. Quant à la punition négative, elle ne devrait être utilisée que dans le strict respect du bien-être élémentaire.

Sources : 

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