Le jeune cheval : les clés d’une éducation réussie
Après le sevrage et avant l’âge adulte, le jeune cheval est un individu en transition que chaque expérience, positive ou négative, influence durablement. Déjà particulièrement émotif par sa nature spécifique de proie, il peut souffrir du manque de considération des humains envers sa susceptibilité et développer de l’agressivité ou des stéréotypies. Ces manifestations persistantes traduisent un mal-être profond qui peut se répercuter sur sa relation avec son cavalier et peser sur ses performances. Dans cet article, nous examinons la jeunesse du cheval en tant que phase décisive dans la réussite de son éducation. Nous présentons également quelques outils qui permettent de tirer le meilleur parti de cette sensibilité exacerbée.
Comprendre l’importance de cette étape de développement
Une fois réussi le sevrage du poulain, un autre défi se présente aux éleveurs et propriétaires : la phase de maturation et de transition vers l’âge adulte.
Un cerveau et un corps en plein développement
Le cheval atteint sa taille adulte entre deux et trois ans. Cependant, jusqu’à ce que son squelette s’ossifie totalement, vers 6 ans, il peut gagner encore quelques centimètres. Le jeune cheval présente ainsi l’apparence d’un adulte assez tôt, même s’il n’est absolument pas mature tant physiquement que mentalement. Comme chez l’humain, la maturité sexuelle (aux alentours de 18 mois pour les mâles comme pour les femelles) est plus précoce que la maturité psychologique qui s’établit, elle, vers 8 ans.
À l’âge du débourrage (deux ans pour un jeune cheval pur-sang, quatre ans pour les autres chevaux de sport) le cheval est encore en plein développement neurologique et émotionnel. Son seuil de tolérance en stress est faible, et sa distraction est facile.
Son éducation doit donc être progressive, positive et respectueuse de ce dont il est concrètement capable sur le moment.

Une étape sensible et déterminante
Avec l’augmentation des connaissances scientifiques en matière de comportement, et la plus grande considération apportée à la sphère émotionnelle, les pratiques liées au débourrage et au travail d’éducation ont considérablement évolué. Ces pratiques sont très importantes, car la future connexion cheval-cavalier, et, plus largement, la relation du cheval avec les humains, en dépendent.
Entre le sevrage et le débourrage, le cheval découvre l’univers dans lequel il évoluera toute sa vie, mais qui est encore nouveau pour lui :
- les soins quotidiens ;
- les manipulations du vétérinaire et du maréchal-ferrant ;
- la marche en main ;
- le travail en longe ;
- le sanglage, les couvertures, etc.
Au cours de cette étape délicate, le cheval peut développer des réactions de défense, s’il n’est pas correctement accompagné. Cela peut se transformer en méfiance par anticipation, en stress chronique, voire en agressivité. Certains chevaux sont plus compliqués que d’autres. Quoi qu’il en soit, un débourrage difficile devrait toujours être confié à des professionnels expérimentés, conscients des dangers potentiels et soucieux du bien-être du cheval.
S’appuyer sur l’apprentissage naturel du jeune cheval
Des chevaux pratiques, à la fois sensibles au travail et tolérants à la nouveauté, sont particulièrement attrayants aux yeux des acheteurs et participent à la bonne réputation des élevages. Mentalement stables, ces chevaux sont des partenaires sportifs fiables et performants. Ils possèdent une grande valeur intrinsèque, facilement perçue dans une attitude calme du yearling au moment de la vente, par exemple. Mais comment parvenir à un tel résultat ?
Observation et mise en confiance
De la même façon que le poulain tolère mieux l’humain lorsque celui-ci s’intéresse positivement à sa mère plutôt qu’à lui, le jeune cheval apprend à faire confiance à l’homme par imitation. Dans les cultures traditionnelles, il est courant que les chevaux en formation apprennent à s’habituer aux différents contextes et au matériel, simplement en suivant un groupe de chevaux plus âgés, calmes et expérimentés.
La curiosité naturelle des jeunes chevaux, deuxième particularité inhérente à tous les mammifères, mérite d’être exploitée. Il est ainsi conseillé de les laisser explorer leur environnement le plus librement possible. Cela peut être, par exemple, la possibilité de monter et descendre d’un van placé dans l’espace de vie et garni de foin ou de friandises : que de temps de gagné les matins de concours ! Il faut, bien sûr, avoir pris au préalable toutes les précautions de sécurité nécessaires.
Pour l’apprentissage du van, Reset peut s’avérer une aide très utile. En agissant sur les blocages émotionnels, il aide à réduire l’appréhension liée à la montée et au transport.
Grâce à son action douce, il favorise une expérience plus sereine, sans anesthésier ni contraindre. C’est une solution naturelle qui permet de créer des expériences positives et solides, dès les premiers essais.
Le renforcement positif
Il existe plusieurs philosophies de l’éducation du cheval. Certaines s’opposent, comme l’utilisation du renforcement plutôt positif ou plutôt négatif.
Les résultats de recherche (Sankey et al., 2009) montrent que le renforcement positif donne de meilleurs résultats. Cela est surtout visible sur la relation confiance et sur l’engagement des chevaux dans le travail. Le renforcement alimentaire, avec des friandises, est le plus efficace. Associées à des stimuli physiques comme les félicitations vocales et les caresses, elles peuvent même, à terme, être partiellement supprimées. Néanmoins, certains chevaux réclament une vigilance supplémentaire : un renforcement négatif sans violence ni débordement émotionnel est parfois nécessaire.
Il faut garder à l’esprit qu’un cheval sensible, traumatisé par une éducation inutilement sévère, sera plus durablement et négativement marqué qu’un cheval à qui il a manqué de cadre (sans verser vers les exagérations de l’anthropomorphisme, où l’on prête au cheval des sentiments ou des intentions humaines). Changer le tempérament du cheval n’est pas possible, mais faire en sorte qu’il se développe dans les meilleures conditions l’est. Il est donc vraiment conseillé d’être, par principe, doux et attentif aux besoins de nos chevaux.
Mieux que la peur de la punition, une ambiance rassurante, structurée et sécurisante favorise l’apprentissage et la coopération. Certaines plantes comme celles qui composent le Reset accompagnent cette étape en maintenant les chevaux dans une attitude positive. Un cheval ouvert et confiant sera plus facile à éduquer. Par effet miroir, son cavalier sera naturellement plus détendu et moins sujet à ces réactions fortement émotionnelles qui, malheureusement, peuvent saboter la relation.
Reprendre l’éducation en réduisant le stress
C’est un constat que l’on fait régulièrement : certains chevaux n’ont pas eu la chance d’avoir été respectés dans leur âge physiologique et psychologique. Il en résulte des troubles du comportement, des problèmes de santé mentale ou physique, ou, plus simplement, des performances non optimales.
Le Reset peut apporter une aide précieuse à tous les nouveaux propriétaires de ces jeunes chevaux. Il s’intègre facilement dans la routine alimentaire ; il n’endort pas le cheval, mais l’aide à réguler ses émotions et à retrouver son équilibre psychique. C’est un soutien précieux pour les jeunes chevaux !
« Mon jeune cheval était nerveux, indiscipliné et difficile à contrôler. Après quelques semaines de Reset, il est devenu plus calme et posé, acceptant plus facilement l’entraînement »
Thierry, cavalier
Voici quelques conseils pour favoriser le retour au travail dans la confiance :
- Identifier les sources de stress : transport, ambiance de compétition, attache, logement, etc. ;
- Créer des routines rassurantes : horaires réguliers, rituels de travail, moments de récompense et de détente ;
- Se caler sur le tempo du cheval : étudier ses réactions afin d’instaurer un dialogue éducatif plutôt que d’imposer un planning rigide.
L’éducation du jeune cheval est un travail passionnant et délicat, qui demande du tact et de l’expérience. Si toutes les races de chevaux ne sont pas égales dans la difficulté de cette étape, les effets bénéfiques du Reset peuvent apporter un coup de pouce non négligeable. Il est possible de mettre en place un travail d’éducation qui respecte le cheval et qui lui permettra de performer tout au long de sa carrière.
Sources :
Le renforcement comme médiateur de la relation à l’homme.
Éducation du jeune cheval – IFCE
Gérer le jeune cheval dans les périodes clés de sa vie – IFCE
Faciliter l’éducation du jeune cheval – 4 modes d’apprentissage innés