Cheval stressé en concours : comment l’aider pour performer ?

La saison des concours équins apporte toujours avec elle son lot d’excitation et d’anxiété. Vous avez travaillé dur pour être prêt le jour J, mais vous appréhendez le comportement que pourrait avoir votre cheval stressé en concours. Il se laisse facilement dépasser par ses émotions et a déjà paniqué en compétition dès son entrée en piste, face à la foule ou devant un obstacle. La montée dans le van est laborieuse et l’arrivée dans un nouveau lieu, source d’appréhension.

Ces moments de tension peuvent non seulement nuire à vos résultats, mais aussi compromettre la relation de confiance que vous avez patiemment construite avec lui.

Le cheval est notre miroir à tous les niveaux : il ressent tout, et ses performances d’athlète peuvent aussi être affectées par le stress de son cavalier.

Dans ce contexte, comment aider un cheval de dressage, de course ou un cheval stressé à l’obstacle ? Quelles solutions antistress pour cheval en concours s’offrent à vous ?

Découvrez tous nos conseils pour l’aider à aborder plus sereinement les compétitions.

Comprendre le cheval stressé en concours pour mieux l’aider

Pour performer en concours, le cheval a besoin d’être en bonne condition physique, mais aussi dans un état psychologique optimal. Et pour l’optimiser, il faut le comprendre.

Comment se manifeste le stress chez le cheval en compétition ?

Dans toutes les disciplines, le jour du concours, le cheval se retrouve face à des chevaux inconnus, des odeurs inconnues, des bruits inhabituels.

Face à cette profusion de nouveaux stimuli, il doit réagir rapidement. Si le stress le submerge ou s’il adopte un mauvais état d’esprit, ses comportements négatifs s’intensifient. Et de nouveaux apparaissent à cause de cette appréciation biaisée du danger.

Ses expériences passées en compétition qui reviennent également : une blessure ou une douleur en faisant tomber une barre, un panache dans l’obstacle…

Sur la piste, ce stress se manifeste par des refus, des dérobades, des fuites pour se débarrasser de l’obstacle.

Le travail du cavalier est de faire la différence entre des réactions d’excitation liées à la situation, et des réactions d’évitement et de fuite générées par la mémorisation d’expériences négatives. (1)

En effet, chez le cheval comme chez l’homme, la confiance en soi et la gestion émotionnelle reposent sur les expériences antérieures (en entraînement ou en concours). Si elles ont été négatives, elles impactent les performances du cheval le jour J, tout comme nous pouvons sentir l’anxiété nous envahir quand nous sommes confrontés à une situation qui nous rappelle de mauvais souvenirs.

Les expériences passées influent alors sur les réponses émotionnelles du cheval, ainsi que sur son niveau de vigilance et son activité motrice.

Le lien avec l’attitude du cavalier est aussi à considérer. L’état intérieur du cavalier impacte les réactions de son cheval. En cela, on peut dire que le cheval est le miroir de son cavalier. Si l’humain est stressé et manque de confiance, une série de réactions négatives en chaîne peuvent se déclencher chez lui.

cheval stressé en compétition

Le lien avec l’attitude du cavalier est aussi à considérer. L’état intérieur du cavalier impacte les réactions de son cheval. En cela, on peut dire que le cheval est le miroir de son cavalier. Si l’humain est stressé et manque de confiance, une série de réactions négatives en chaîne peuvent se déclencher chez lui.

Pourquoi le stress est-il mauvais pour les chevaux ?

Étudier le stress est complexe, car il peut s’accumuler et affecter à la fois le mental et la condition physique du cheval, englobant ainsi les aspects psychologiques et physiologiques.

Impact sur les performances en compétition

Il arrive que stress et compétition fassent bon ménage. Le stress positif qui mobilise les ressources et assure des performances en compétition existe.

Mais quand il a des effets négatifs sur le comportement du cheval, sur sa santé et sur son bien-être, il est indispensable de chercher l’origine du problème.

Deux études ont mesuré l’activité de l’axe HPA chez des chevaux au repos, en compétition avant l’effort et en compétition après l’effort. (2)

L’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HPA) est étroitement impliqué dans la régulation des réponses neuroendocriniennes au stress. Son activation déclenche notamment la production du cortisol, appelée aussi hormone du stress. Les conséquences potentielles sur la santé du cheval sont réelles car le cortisol a un effet immunosuppresseur. En limitant les actions du système immunitaire, il peut favoriser le développement de pathologies plus ou moins graves comme les infections (urinaires, cutanées, abcès aux pieds…), les troubles digestifs, les blessures musculaires ou articulaires, etc.

Les effets du stress sur la santé du cheval et sur la régulation de ses fonctions vitales réduit la disponibilité de l’animal pour performer et progresser.

Les recherches démontrent aussi une augmentation du cortisol sanguin plus faible chez les chevaux les plus expérimentés, prouvant que l’expérience a bien un impact sur la réponse au stress d’un du cheval.

Impact sur la santé mentale

Les effets du stress sont également visibles sur l’état psychologique du cheval. Au-delà des changements de comportement évoqués plus haut qui altèrent ses performances en compétition, c’est à la santé mentale du cheval qu’il est intéressant d’accorder de l’attention.

Les expériences passées en concours jouent un rôle clé dans son état mental le jour de la compétition.

Mais d’autres facteurs plus anciens conditionnent la capacité du cheval à gérer son stress. Des expérimentations animales ont démontré qu’un environnement très stressant, même remontant à la période juvénile, peut avoir des conséquences neurobiologiques à long terme (anxiété, hyperactivité , taux de corticostérones et d’ACTH plus élevés…). Cela le rend plus vulnérables au stress à l’âge adulte (2), ce qui, comme nous venons de le voir, a des conséquences sur la performance du cheval.

Comment calmer un cheval stressé ?

S’attaquer en profondeur à la source du stress

Aider un cheval stressé en concours commence, pour le cavalier, par travailler sur sa propre attitude mentale. Si le cavalier lui-même réussit à maîtriser l’appréhension liée à la compétition, surtout si elle est entretenue par de mauvaises performances, il reste un repère stable pour son cheval.

« Mon cheval était très compliqué en course : stressé, autoritaire, indiscipliné. Après 3 semaines de Reset, il est posé et disponible… Et il gagne la course. »

Bart, propriétaire d’un cheval de course pur sang

« Mon jeune cheval était nerveux, difficile à contrôler et indiscipliné. Après 3 semaines, il est posé, plus calme et accepte plus facilement l’entraînement. » Thierry, propriétaire

Thierry, propriétaire

Prévenir le stress le jour du concours et en amont de la compétition

Comment améliorez-vous votre quotidien pour atteindre un bien-être physique et mental optimal ? Vous faites certainement plus de place à vos loisirs, à vos passions ou vous vous accordez simplement plus de temps libre.

Vous pouvez aussi adopter des mesures préventives pour limiter l’anxiété d’un cheval stressé en concours. Cela passe par de l’habituation douce et progressive aux situations vécues comme stressantes, ainsi que par des actions quotidiennes en faveur du mieux-être du cheval :

  • Respectez son besoin fondamental de passer du temps à s’alimenter (à l’état naturel, cela occupe 70 % de son temps) en lui proposant du fourrage en abondance, pour contribuer à réduire son stress.
  • Augmentez le nombre de séances de travail en extérieur et les sorties au paddock.
  • Renforcez les liens avec votre cheval en vous aménageant des moments de qualité avec lui dès que possible.
  • Si votre cheval souffre d’un stress important à l’embarquement en van, préparez-le aux trajets à venir en faisant plusieurs voyages vers des destinations différentes.
  • En cas de long trajet, faites plusieurs pauses afin qu’il puisse se détendre physiquement et mentalement. Cela évitera qu’il arrive déjà épuisé émotionnellement sur le lieu de la compétition.
  • Éloignez régulièrement votre cheval de l’atmosphère électrique de la compétition en lui faisant faire des pauses régulières dans un endroit plus calme.
  • Travaillez sur vos propres réponses au stress en tant que cavalier conscient de l’impact de ses émotions sur celles de son cheval.
  • N’essayez pas d’extraire l’animal de ces situations stressantes. Créez plutôt des situations pour l’y confronter régulièrement et calmement, avec des conditions favorables.

Vous l’aurez compris, le bien-être mental et émotionnel du cheval joue un rôle clé dans son succès sur le parcours d’obstacle, le carré de dressage ou encore le parcours de cross ou d’endurance. Que vous soyez cavalier professionnel ou de loisir, votre relation avec l’animal, basée sur la confiance et la compréhension mutuelle, joue elle aussi un rôle dans sa façon d’appréhender les évènements et sur sa performance en compétition.

  1. État psychologique du cheval : quelle relation avec les performances sportives ?
  2. Evaluation du niveau de stress du cheval en compétition et en milieu hospitalier, université de Liège
  3. Psychological factors affecting equine performance. Veterinary research, McBRIDE S, MILLS D, 2012.

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