Comprendre vraiment les émotions de son cheval

La vie émotionnelle des chevaux est aussi riche et complexe que la nôtre : en sommes-nous véritablement conscients ?

Leur bien-être physique et mental dépend étroitement de la manière dont les humains prennent en considération leurs émotions. Cependant, que faire lorsque les réponses émotionnelles du cheval perturbent le travail, limitent les sorties, impactent sa santé et ses performances, ou simplement entravent la routine quotidienne ?

Les émotions négatives sont celles qui compliquent le plus la vie des cavaliers, des éleveurs et des entraîneurs. Ce sont celles qui ont été le plus étudiées, en raison de leur impact direct sur le comportement du cheval, sa relation avec l’homme, ses capacités d’apprentissage et sa santé.

Tour d’horizon de ce vaste sujet à la lumière des études scientifiques menées sur les émotions du cheval et des animaux d’élevage.

Émotions du cheval : signes et conséquences

Une émotion est une « réaction affective transitoire d’assez grande intensité, habituellement provoquée par une stimulation venue de l’environnement ». Chez les animaux comme chez les humains, elle se manifeste par des réactions physiques, cognitives et comportementales.

Émotions du cheval et problèmes de comportement

Les problèmes de comportement ont fait l’objet d’études (2) qui confirment qu’ils sont des indicateurs de stress, de peur ou encore d’anxiété chez les équidés. Ce sont les indicateurs visibles de problématiques émotionnelles parfois difficiles à décrypter.

Au quotidien, ces comportements inappropriés liés aux émotions peuvent prendre des formes variées :

  • des manifestations de peur comme la peur de la zone de lavage, de la piste d’entraînement, des bruits ou de certains objets ;
  • le refus soudain de sauter ou de performer, une peur subite des obstacles ou une anxiété générale lors des compétitions.
  • des problèmes d’adaptation quand l’environnement change (changement de box, perte d’un compagnon d’écurie, arrivée d’un nouveau) ;
  • un manque de confiance qui se manifeste par des attitudes hésitantes ou craintives ;
  • du stress et des tensions liés aux visites chez le vétérinaire ou chez le maréchal-ferrant ;
  • des inconforts physiques qui ne répondent à aucun traitement (déséquilibre hormonal, boiterie chronique, épilepsie…).

Détresse émotionnelle du cheval

D’autres comportements moins confrontants pour le cavalier ou l’éleveur traduisent un mal-être tout aussi profond chez le cheval. Ils sont répétitifs et sans fonction apparente :

  • balancement de la tête, de l’encolure et des antérieurs d’un côté puis de l’autre (tic à l’ours) ;
  • le tic à l’appui, quand le cheval cale ses incisives sur un objet fixe (porte de box, mangeoire, etc., et aspire de l’air) ;
  • le léchage compulsif d’un objet ;
  • les mouvements de lèvres et de langue répétitifs ;
  • les problèmes de peau ou de crins ;
  • etc.

Les effets des émotions négatives sur la santé du cheval

De nombreux problèmes de santé chez le cheval sont aussi engendrés par une souffrance émotionnelle qui n’a pu être identifiée. Comme pour l’homme, le stress a des effets délétères sur l’animal. Il altère le métabolisme et l’assimilation des nutriments. Les stress plus aigus ou prolongés ont des effets plus profonds sur le métabolisme, le rendant plus vulnérable aux maladies.

Plus le stress dure, plus l’animal est exposé à des risques de développer des pathologies. Le stress a donc un « coût biologique ». (2)

Les effets du stress sur la santé physique et mentale des chevaux peuvent être classifiés en trois catégories : ceux observés chez les adultes, les jeunes en croissance et les femelles en période de reproduction.

Chez les adultes, le stress peut entraîner des problèmes de santé physique tels que des ulcères gastriques, des coliques, des diarrhées et des troubles de la digestion. Les dérèglements immunitaires entraînent une diminution de la productivité et des performances. La croissance, la production de lait, ainsi que la fertilité peuvent aussi être impactés.

Chez les jeunes en croissance, le stress peut avoir un impact encore plus significatif en raison de leur vulnérabilité : perturbation du développement, retards de croissance, problèmes de reproduction à l’âge adulte et troubles comportementaux à long terme.

Chez les juments en période de reproduction, le stress peut toucher leur capacité à se reproduire et à assurer le développement sain de leur petit. Les risques de complications pendant la gestation et l’accouchement augmentent, ainsi que les troubles du comportement, les stéréotypies et même la dépression.

Cette étude rappelle bien sûr que « L’absence totale de stress pour atteindre le bien-être absolu est utopique ». Néanmoins, elle précise que « La génétique et l’expérience passée sont des outils intéressants pour moduler la réponse de l’animal au stress. »

Est-ce que les chevaux ont des sentiments ?

La question de la conscience animale a longtemps été un sujet de débat et de recherche suscitant l’intérêt des philosophes, des naturalistes et des scientifiques. L’INRAE (Direction de l’Expertise scientifique collective, à la Prospective et aux Etudes) s’est engagé dans une expertise scientifique collective sur la conscience animale pour répondre à des questions fondamentales comme « Les animaux peuvent-ils éprouver des émotions ? Ont-ils une histoire de vie ? »

Ces études menées par l’INRAE et d’autres institutions scientifiques ont révélé que les animaux peuvent éprouver des émotions complexes comme la frustration, le manque de confiance ou encore la tristesse. Les expériences cognitives menées ont démontré leur capacité à éprouver des émotions. Comme chez l’humain, ces émotions sont le résultat de processus neurobiologiques complexes qui peuvent avoir un impact significatif sur leur bien-être et leurs comportements.

Influence de l’environnement du cheval sur ses émotions

Dans quelle mesure l’environnement du cheval favorise-t-il ou déséquilibre-t-il son état émotionnel ?

La bientraitance animale se définit comme l’ensemble des mesures visant à garantir le bien-être de l’animal :

  • une alimentation adaptée qui prend en compte son état physiologique et son niveau d’activité ;
  • une relation de confiance avec l’humain qui se traduit par une attitude détendue, et non des signes d’évitement, d’inconfort ou d’agression ;
  • un lieu de vie adapté à ses besoins ;
  • des contacts sociaux positifs avec ses congénères.

Le bien-être animal est une notion multidimensionnelle qui englobe les besoins naturels, la santé et l’état émotionnel de l’animal.

La bientraitance, contrairement au bien-être animal, se concentre sur les actions concrètes prises par l’humain pour assurer le traitement adéquat de l’animal. La bientraitance, c’est donc ce que l’homme peut faire pour bien traiter un animal, sans nécessairement garantir que son bien-être soit pleinement satisfait.

On comprend que la bientraitance seule ne suffit pas à garantir le bien-être émotionnel du cheval. En effet, « être bien traité ne suffit pas à éprouver un sentiment de bien-être ». (3)

Est-ce que les chevaux ressentent nos émotions ?

L’interdépendance des émotions du cheval avec celles du cavalier est réelle : le cheval perçoit et réagit aux émotions de l’homme. Sans surprise, cela impacte la relation entre l’humain et l’animal, mais aussi les performances du binôme.

La compétition, quelle que soit la discipline équestre, est reconnue comme étant un moment stressant, pour le cavalier comme pour le cheval.

Une étude (2) a démontré que le cavalier joue un rôle significatif dans le classement et les performances en compétition de saut d’obstacles. En effet, le cavalier influence non seulement l’amplitude et l’élévation du saut du cheval, mais aussi le comportement général de l’animal et sa capacité à sauter. Le niveau d’entraînement, l’aptitude sportive, la personnalité et le niveau de stress du cavalier en compétition sont donc des facteurs à prendre en compte car ils peuvent avoir un impact sur les performances globales du cheval.

Le niveau de stress du cheval en compétition reste bien sûr influencé par le cheval lui-même, c’est-à-dire sa gestion des émotions, mais aussi par sa génétique, son tempérament et ses expériences passées.

De façon plus large, la relation homme-animal fait l’objet d’études de plus en plus nombreuses. Des recherches menées sur des chevaux montrent que ceux-ci mobilisent des capacités cognitives et émotionnelles spécifiques lors de leurs interactions avec les humains. Les animaux présentent des réponses émotionnelles et comportementales variables selon l’humain qui les approche.

Comportements problématiques du cheval et traumatismes émotionnels : un lien scientifiquement prouvé

Si l’adaptation de l’environnement de l’animal peut réduire la fréquence du comportement indésirable, il arrive que cela ne suffise pas. Des chercheurs suggèrent que dans ces cas-là, le comportement inapproprié est plus lié au passé du cheval qu’à son quotidien actuel, donc profondément ancré dans son comportement.

« Lorsqu’il y a une accumulation d’émotions négatives à la suite d’une exposition à des événements désagréables, l’animal n’évalue plus son monde de la même manière. Ce biais systématique dans son jugement entretient un état d’humeur négatif qui persiste dans le temps. »

Alain Boissy, biologiste du comportement des animaux

Une autre étude développe ce lien entre les stéréotypies, c’est-à-dire les comportements répétitifs, et leurs liens avec un mal-être présent et/ou les traces d’un mal-être passé. Elle démontre que lorsque l’adaptation de l’environnement ne suffit pas à effacer un comportement problématique, c’est qu’il découle d’une cause initiale qui peut être très antérieure, donc potentiellement inconnue du propriétaire. Elle fait « partie intégrante du répertoire comportemental du cheval ». (5)

Reset, une solution naturelle pour rétablir l’harmonie avec son cheval

  • des traumatismes, des angoisses, du stress ;
  • des problèmes comportementaux et une inadaptation à l’environnement ;
  • un manque de confiance ;
  • des déséquilibres hormonaux et nerveux.

« Mon cheval n’acceptait pas d’être ferré. Il fallait le mettre sous sédatif. Après 3 semaines de Reset, il accepte le maréchal sans difficulté et sans sédatif. »

Filippo, propriétaire & cavalier

« Ma jument refusait de franchir la porte du box. Après 3 semaines de Reset, elle rentre au box sans masque sur les yeux et est plus posée. »

Laurent, propriétaire d’une jument poulinière pur sang

  • Le mycène possède des propriétés antispasmodiques, antimicrobiennes et antioxydantes, en plus de ses propriétés apaisantes. Il favorise le sommeil, détend les muscles et réduit la douleur, permettant ainsi à l’animal de se relaxer. De plus, il aide l’organisme à faire face au stress physique et émotionnel en favorisant l’adaptation à l’environnement.
  • L’ortie piquante est reconnue pour ses vertus circulatoires et sa capacité à réduire les douleurs. Elle agit également sur le système nerveux, favorisant le calme et l’apaisement. En augmentant la production d’acétylcholine et de sérotonine, elle contribue à la gestion des humeurs et à la réduction du stress et de l’anxiété.
  • Le perce-neige, riche en galantamine, est communément utilisé pour son action sur les fonctions cognitives. L’élixir floral de Perce-neige apporte espoir et joie. Il redonne l’élan et l’énergie de vie étouffés par les traumatismes du passé.
  • La feuille de perroquet est traditionnellement utilisée sur le plan émotionnel pour augmenter la confiance en soi et atténuer les peurs.
  • La Ruta graveolens est un remède homéopathique souvent employé en traumatologie chez le cheval. Il agit aussi sur l’agitation et les troubles anxieux.
  • La clématite favorise la concentration et la clarté mentale, aidant ainsi à surmonter les obstacles. Elle agit également sur les émotions en favorisant la joie de vivre.
  • La digitale rouge a des propriétés cardiotoniques, régulant ainsi les battements du cœur et aidant à contrôler les émotions. Elle favorise également la guérison émotionnelle.

« Mon cheval était très compliqué en course, stressé, autoritaire, indiscipliné. Après 3 semaines de Reset, il est posé, disponible… et il gagne la course ! »

Bart, entraîneur de pur sang

Pour conclure, les émotions du cheval peuvent avoir un impact significatif sur sa santé physique et mentale quand elles ne sont pas prises en compte. Être attentif à chaque cheval, tant lors des routines quotidiennes que dans les soins apportés ou dans les moments de travail permet de mieux comprendre les mécanismes émotionnels qui l’animent. C’est tout l’enjeu des nombreux travaux menés sur les animaux d’élevage qui permettent aujourd’hui de décrypter leurs émotions et de prendre soin d’eux de manière éclairée.

Sources :

  1. Conscience animale : des connaissances nouvelles
  2. Evaluation du niveau de stress du cheval en compétition et en milieu hospitalier
  3. Évolution des pratiques équestres et bien-être chez le cheval de loisir
  4. https://lejournal.cnrs.fr/articles/les-animaux-des-etres-sensibles
  5. Élaboration de critères de bien-être utilisables chez le cheval hébergé en écurie active et application dans deux structures
  6. www.inrae.fr/actualites/douleur-souffrance-conscience-mieux-identifier-animaux

2 réflexions sur “Comprendre vraiment les émotions de son cheval”

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